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ceaux de bois, qui, enchâssés de part et d’autre, s’étendaient à quinze ou seize pouces du corps, et paraissaient destinés à former la courbure des genoux. D’ailleurs il y avait dans la même natte des rouleaux qui semblaient devoir tenir lieu de bras et de jambes, et des pièces de toiles de coton bleu et rouge. Les Anglais mirent ces habits sur les cercles pour en faire le corps ; ils fixèrent les bras et les jambes, et dans cet état ils se firent une idée assez juste de la statue mais ils ne trouvèrent rien qu’ils pussent prendre pour la tête. Après avoir employé plus d’une heure à satisfaire leur curiosité, la crainte d’être surpris leur fit remettre tous ces matériaux dans les nattes, et les nattes dans le lieu où ils les avaient trouvées. »

L’auteur jugea que cette idole, revêtue de ses ornemens, était capable d’imprimer du respect dans un lieu obscur, où le jour ne pouvait être introduit qu’à la faveur des nattes de la cloison, qu’on pouvait relever facilement. D’un autre côté, il ne douta point que les prêtres, y entrant seuls, ne pussent remuer les jambes et les bras de la statue sans que leur ruse fût aperçue. Il ajoute que tous les Indiens ne donnaient pas le même nom à leur idole : les uns l’appelaient Okos, d’autres Quioko ou Kiousa.

On lit dans la relation du P. Hennepin, religieux flamand, que les sauvages de l’Amérique septentrionale, qu’il eut occasion de connaître dans ses longues courses, ne reconnaissent au-