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rent d’abord quelque répugnance à s’engager dans ces affreuses ténèbres ; mais ils y entrèrent en tâtonnant de côté et d’autre. Vers le milieu de cet enclos, qui avait environ dix pieds de longueur, ils trouvèrent de grandes planches soutenues par des pieux ; et sur ces planches trois nattes roulées et cousues, qu’ils se hâtèrent de porter au jour pour voir ce qu’elles contenaient. Sans perdre de temps à les délacer, ils coupèrent les fils avec leurs couteaux, et leur unique soin fut de ne pas endommager les nattes. Dans l’une ils trouvèrent quelques ossemens, qu’ils prirent pour des os d’hommes ; et l’os d’une cuisse qu’ils mesurèrent avait deux pieds de long. Dans l’autre, il y avait quelques tomahaukes à l’indienne, bien peints et bien sculptés ; ils étaient d’un bois dur et pesant, et n’avaient point de garde pour couvrir la main. À l’un, on avait attaché de la barbe d’un dindon, et les deux plus longues de ses ailes pendaient au bout par un cordon de cinq ou six pouces. La troisième natte contenait diverses pièces de rapport, que les Anglais prirent pour l’idole des Indiens : c’était d’abord une planche de trois pieds et demi de long, au haut de laquelle on voyait une entaillure pour y enchâsser la tête, et des demi-cercles vers le milieu, cloués à quatre pouces du bord, qui servaient à représenter la poitrine et le ventre de la statue. Au-dessous il y avait une autre planche, plus courte de la moitié que la précédente, et qu’on y pouvait joindre avec des mor-