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promenait dans le bois, accompagné de quelques amis, le hasard le fit tomber sur le Quioccosan, ou le temple des Indiens, dans le temps où toute la bourgade était assemblée pour tenir conseil sur les bornes des terres que les Anglais leur avaient cédées. L’occasion ne pouvant être plus favorable, il résolut de la saisir à toutes sortes de risques, et de prendre une parfaite connaissance de ce Quioccosan, dont ils cachent soigneusement la situation aux Anglais. Après avoir dégagé la porte de douze ou quinze troncs d’arbres dont elle était bouchée, il y entra lui et ses compagnons. Au premier coup d’œil ils n’aperçurent que des murailles nues avec un foyer au milieu ; ce qui les fit douter s’ils n’avaient pas pris une cabane ordinaire pour un temple. Sa forme n’était pas différente de celle des autres ; elle avait environ dix-huit pieds de large sur trente de long, un trou au toit pour le passage de la fumée, et la porte à l’un des bouts. En dehors, à quelque distance du bâtiment, il y avait une enceinte de pieux, dont les sommets étaient peints et représentaient des visages d’hommes en relief ; mais les curieux Anglais ne découvrant dans tout le temple aucune fenêtre, ni d’autre endroit que la porte et le trou de la cheminée par où la lumière put entrer, commençaient à perdre l’espérance, lorsqu’ils remarquèrent, à l’extrémité opposée à la porte, une séparation de nattes fort serrées, que renfermait un espace où l’on ne voyait pas la moindre clarté. Ils eu-