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des hamacs, et l’herbe leur sert de lit sous le premier arbre. Les fortifications de leurs bourgades consistent dans une palissade de dix ou douze pieds de hauteur, dont ils triplent les pieux quand ils se croient menacés de quelque danger ; mais en paix ils négligent entièrement cette défense, excepté pour la cabane royale, qui n’est jamais nue, et dans l’enceinte de laquelle ils ont toujours un certain nombre d’édifices qui suffisent pour contenir tout le monde dans le cas d’une surprise.

Ces usages sont fort éloignés de la barbarie, qui semble augmenter à mesure qu’on avance vers le nord. On passe sur tout ce qui regarde leurs mœurs, et leurs cérémonies de guerre et de paix, deux points sur lesquels ils diffèrent peu des Indiens plus septentrionaux ; mais leur religion et leur culte méritent d’autant plus d’observations, qu’on ne connaît rien de semblable dans la même partie du continent d’Amérique, si l’on en croit le témoignage du Virginien.

« Il se croit obligé, dit-il, de rapporter naïvement ce qu’il a vérifié par ses yeux. Dans plusieurs voyages qu’il fit aux bourgades indiennes, il se procura l’occasion de converser familièrement avec quelques-uns des principaux habitans, et jamais il ne put rien tirer de leur bouche, parce qu’ils regardent la révélation de leurs principes comme un sacrilége ; mais une aventure imprévue lui en fit découvrir quelque chose. Un jour qu’il se