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On a remarqué, dans les bois de la Virginie, sept différentes sortes de glands. Ceux du chêne vert bourgeonnent, mûrissent et tombent presque toute l’année : ils sont beaucoup plus gros que les autres, et l’on en pourrait tirer une très-bonne huile : aussi les bêtes sauvages en mangent-elles avidement.

Le raisin croît naturellement, en grande quantité ; quelques-uns sont très-doux et d’un goût fort agréable ; d’autres sont âpres, et seraient peut-être du meilleur usage pour en faire du vinaigre ou de l’eau-de-vie. On voit de gros arbres couverts d’un simple cep, et caché sous les grappes. Quelques-unes de ces vignes croissent entre les bancs de sable, sur les extrémités des terres basses, et dans les îles voisines de la grande baie de Chesapeak : les grappes en sont petites et rares sur la souche, qui est d’ailleurs fort basse, mais le raisin en est exquis ; et quoiqu’il croisse sans aucune culture, chaque grain a la grosseur des groseilles de Hollande. On en trouve de blancs et de bleus ; mais ils sont à peu près de même goût. Une troisième espèce croît dans les marais et sur les coteaux. Les grappes en sont petites comme le cep qui les porte ; mais le grain est de la grosseur de nos prunes sauvages. Dans leur maturité même, il a le goût âcre ; et cette apparence trompeuse l’a fait nommer raisin de renard ; cependant il est de très-bon goût lorsqu’il est cuit, et l’on en fait des tartes que l’on vante beaucoup. De deux autres espèces,