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soient très-friands. Une troisième espèce croît plus loin dans le pays, et se trouve le long des rivières, sur de petits arbres de la grosseur de nos pêchers. C’est la plus agréable cerise du monde. Sa couleur est un pourpre foncé ; elle est fort petite : les oiseaux ont tant d’avidité pour le fruit, qu’ils n’attendent pas sa maturité pour le dévorer. Cette raison le rend extrêmement rare, et les Anglais n’ont encore trouvé aucun moyen de le conserver, du moins dans leurs vergers.

La Virginie a deux sortes de prunes sauvages, toutes deux petites, mais du goût de notre meilleur damas. On trouve des persimons de différentes grosseurs, ou prunes des Indes ; le goût en est fort âpre, s’ils ne sont tout-à-fait mûrs ; mais, dans leur maturité, rien n’approche de leur bon goût. Quelques curieux les font sécher pour en composer une pâte, qui, détrempée dans l’eau, forme une excellente liqueur.

On distingue en Virginie trois sortes de mûres, deux noires, et une blanche : les noires, et longues de la grosseur du pouce, passent pour les meilleures. Les deux autres, n’ont rien qui diffère des nôtres dans la figure, mais leur goût est d’une douceur fade. Leurs arbres sont fort gros, et croissent avec une vitesse surprenante. Les feuilles des trois espèces servent également à nourrir les vers à soie. La framboise sauvage est si bonne en Virginie, qu’on la préfère à celles qu’on y a transplantées d’An-