Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nouie. On espère du moins, qu’on y trouvera quelque autre métal. On assure que les pierres transparentes qui se voient sur la surface des terres sont de quelque prix, et que, par leur éclat, elles approchent plus du diamant que les pierres de Bristol et de Karry : elles n’ont que le défaut d’être molles ; mais, exposées quelque temps à l’air, elles durcissent.

Rien ne causa plus d’étonnement aux premiers Anglais que la multitude et la variété des fruits qu’ils trouvèrent à chaque pas, comme dans un jardin naturel, où tout croissait sans culture. On ne s’arrêtera ici, suivant la méthode de cet ouvrage, qu’à ceux qui paraissent les plus propres au pays, tantôt sous les noms américains qu’ils ont conservés, tantôt sous ceux qu’ils ont reçus des Anglais. Un auteur virginien, qu’on suit ici particulièrement, ne parle, dit-il, que de ce qu’il connaît.

Il distingue trois sortes de fruits à noyau, des cerises, des prunes, et des persimons, qui sont les fruits du plaqueminier. Les cerises viennent dans les bois, et sont de plusieurs espèces, dont deux croissent sur des arbres de la grosseur du chêne blanc d’Angleterre, et dont l’une porte son fruit par bouquets comme les grappes de raisin : elles sont toutes deux noires en dehors, mais l’une est rouge en dedans, et d’un goût plus agréable que notre cerise noire, parce qu’elle n’en a pas l’amertume ; l’autre est blanchâtre en dedans, et d’un goût fade, qui n’empêche point que les petits oiseaux n’en