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des cranberries ou myrtilles à gros fruits, des chincapins, etc. D’ailleurs ces parties basses sont presque généralement bien garnies de chênes, de peupliers, de pins, de cyprès, de cèdres, et de diverses espèces d’arbres aromatiques, dont les tiges ont depuis trente jusqu’à soixante-dix pieds de haut, sans aucune branche dans cet espace. On y voit même du houx, du myrte, et quantité d’arbrisseaux toujours verts, dont la plupart n’ont point de noms dans les langues de l’Europe. Le chêne y laisse tomber ses glands pendant neuf mois de l’année, et ne cesse point d’en produire de nouveaux.

Vers le milieu du pays, le terroir est fort uni, à la réserve de quelques petites montagnes et de leurs vallées qui sont arrosées par une infinité de ruisseaux. En quelques endroits, la terre est grasse, noire et forte ; en d’autres, elle est maigre et plus légère. Quelquefois le fonds offre, à peu de distance, de l’argile, ou du gravier, ou de grosses pierres, ou de la marne commune. Le milieu des langues qui sont entre les rivières est ordinairement un terroir pauvre, d’un sable léger, ou d’argile ; ce qui n’empêche point qu’il n’y croisse des châtaigniers, des chincapins, et pendant l’été une sorte de petites cannes qui font une bonne nourriture pour les bestiaux. Les endroits les plus fertiles sont proches des rivières et de leurs bras ; ils sont couverts de chênes, de noyers, d’hickories, de frênes, de hêtres,