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froide après quelque rude exercice, et des étrangers qui mangent trop avidement toute sorte de fruits. Mais, en général, il y a si peu de malades en Virginie, que, par une conséquence naturelle, on y voit fort peu de médecins. Si l’on y est quelquefois sujet à la fièvre, l’usage du quinquina, qui s’y est introduit, en arrête presque toujours les accès ; et d’ailleurs le pays fournit diverses racines dont on ne vante pas moins l’infaillibilité pour le même effet. »

Quoiqu’il y ait une extrême variété de terrains dans une colonie de si grande étendue, il résulte, au total, que la Virginie peut porter toutes sortes de plantes et de fruits. Si des hautes montagnes qui sont au nord-ouest, et qu’on croit couvertes de neige, il ne venait souvent un vent froid qui nuit à la végétation, les habitans jugent que, sans aucun soin, ils pourraient conserver en plein air, pendant toutes les saisons de l’année, les plus délicieux fruits des climats méridionaux ; mais l’été donne assez de chaleur pour les mûrir en perfection. On distingue particulièrement trois sortes de terroir, celui du pays bas, celui du milieu, et le troisième vers les sources des rivières.

Vers l’embouchure des rivières, la terre est presque partout humide et grasse, propre par conséquent pour les grains les plus grossiers, tels que le riz, le chanvre, le maïs , etc. Il s’y trouve aussi des veines froides, maigres, sablonneuses, et souvent couvertes d’eau, qui ne sont pas plus stériles, puisqu’elles produisent