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trois : le tonnerre, quelques jours d’une chaleur plus incommode que dangereuse, et les insectes nuisibles. On avoue que les coups de tonnerre y sont furieux en été ; mais, au lieu d’y causer beaucoup de mal, ils servent si réellement à rafraîchir et purifier l’air, qu’on les souhaite plus qu’on ne les craint. D’un autre côté, la Virginie n’est pas sujette aux tremblemens de terre, qui sont si fréquens dans les Antilles. Ce qu’on nomme les jours de chaleur peut être réduit à quelques heures. Elle n’est difficile à supporter que lorsqu’elle est accompagnée d’un grand calme, qui dure peu, et qui n’arrive au plus que deux ou trois fois l’année. On peut même s’en garantir à la faveur de l’ombre, qu’on trouve toujours sous les arbres touffus, les grottes et les berceaux des jardins, ou dans des chambres et des pavillons exposés au grand air. Mais le printemps et l’automne sont d’un agrément extraordinaire dans tous les cantons de la colonie. Enfin les insectes sont les grenouilles, les serpens, les moustiques ou moskites, les punaises, les tiques et les vers rouges ou poux de bois. On ne disconvient point que les habitans n’aient beaucoup à souffrir de cette vermine ; mais la vigilance et la propreté peuvent les en garantir.

Les hivers de la Virginie sont fort courts. Leur durée n’est que d’environ trois mois ; et trente jours après on y jouit d’un soleil pur et d’un air serein. Si la gelée y est quelquefois très- rude, elle ne dure pas plus de trois ou