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entretenus d’une année à l’autre, ou pour un certain nombre d’années, suivant leur convention avec les chefs de la paroisse.

Les troupes de la colonie se réduisent à un certain nombre d’habitans, enrôlés par classes sous le nom de milice à pied et à cheval. On n’a pas besoin d’autres forces militaires dansun pays où les habitans jouissent d’une paix profonde, avec aussi peu de crainte de la part des Indiens, qui ne sont plus en état de leur nuire, que de celle des étrangers, dont ils ne redoutent point les invasions ; car, ne cultivant que du tabac, ils ne s’imaginent point qu’on puisse porter envie à des feuilles entassées dans leurs magasins ; et la conquête de leurs plantations, qui sont éloignées les unes des autres, coûterait plus de peine qu’on n’en tirerait jamais d’avantages. Le seul ennemi qu’ils craignent par intervalles est un gouverneur qui abuse de l’autorité royale dont il est revêtu, et qui les opprime ou les humilie par l’exercice d’un pouvoir arbitraire.

Ils n’ont aucune sorte de forteresses ; et six petites pièces de canon qu’ils avaient autrefois à James-Town ont été transportées à Williamsbourg, où elles ne servent qu’à faire quelques décharges aux jours de fête. Le gouverneur est lieutenant général de la milice par sa commission : il a droit de nommer dans chaque comté un colonel, un lieutenant-colonel et un major, qui ont sous eux des capitaines et d’autres officiers subalternes. Tout Virginien libre