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donne son bénéfice. On fait observer qu’il ne faut pas moins de douze nègres pour cultiver le tabac qu’on lui paie, surtout s’il est de la meilleure espèce, que les Anglais nomment sweet scented, c’est-à-dire, d’odeur douce ou parfumé.

Le gouvernement ecclésiastique de chaque paroisse est entre les mains du ministre et de douze des principaux habitans, que les paroissiens nommaient autrefois ; mais aujourd’hui, lorsqu’il en meurt un, ce sont ses collègues qui lui choisissent un successeur. Ils doivent avoir souscrit tous aux dogmes et à la discipline de l’église anglicane. Suivant l’usage particulier du pays, les cours des comtés peuvent accorder la vérification des testamens : mais l’acte en doit être signé du gouverneur, sans qu’il en tire le moindre profit. Les dispenses pour les mariages sont expédiées par les secrétaires des mêmes cours, et signées par le premier juge en commission. Le pouvoir de mettre les ministres en possession des bénéfices qu’ils ont obtenus est entre les mains du gouverneur. Tous ces usages ont pris force de loi par des actes particuliers de l’assemblée, et les rois d’Angleterre joignent toujours aux instructions des gouverneurs l’ordre de les faire exécuter avec soin. L’unique sujet de plainte qu’on ait laissé aux ministres, est que la plupart ne possèdent point leurs bénéfices à titre de francs-fiefs, et qu’ils en peuvent être dépouillés sans aucune forme de procès. Ils sont