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moins ici par l’étendue de son terrain que par le nombre de personnes qui paient la dîme. Chaque paroisse a son église ; celles dont les paroissiens sont trop dispersés ont une ou deux chapelles de plus, où le service divin se fait tour à tour. Mais, que la paroisse soit grande ou petite, le revenu du ministre est fixé par an à seize mille livres de tabac. Il tire d’ailleurs quelques droits des mariages, des enterremens, et surtout des oraisons funèbres, qui accompagnent toujours les cérémonies de la sépulture ; de sorte que la différence des richesses du clergé ne peut venir que de celle du tabac, dont le prix varie suivant la bonté des terres, et la grandeur des paroisses, qui donne occasion à plus ou moins de mariages et d’oraisons funèbres. Le droit d’un ministre pour ses discours est fixé à 40 schellings, ou quatre cents livres de tabac, et pour un mariage, à 5 schellings, ou cinquante livres de tabac. Lorsque ces appointemens furent accordés aux ministres, le tabac n’était estimé qu’à 10 schellings le quintal ; et sur ce pied, les seize mille livres de tabac revenaient en argent à 80 livres sterling : mais le bon tabac se vend aujourd’hui presque le double. Les revenus des ministres ont doublé aussi dans les paroisses qui produisent le meilleur. Quelques églises ont des terres sur lesquelles la paroisse entretient une certaine quantité de bestiaux et de nègres au profit du ministre, qui n’est responsable que du fonds, lorsqu’il aban-