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Dans l’origine de la colonie, les cours de justice étaient des modèles de droiture et d’équité ; on n’y admettait point ces formalités qui rendent les procès également pénibles et ruineux dans toutes les contrées de l’Europe. Une seule cour prenait connaissance de toutes les causes civiles et ecclésiastiques, et l’affaire la plus compliquée était terminée en peu de jours, avec droit d’appel à l’assemblée générale, qui n’apportait pas moins de diligence à la terminer. Cet ordre se soutint si long-temps, qu’en 1688, lord Colepeper, un des plus sages gouverneurs de la Virginie, admirant la méthode simple et facile à laquelle on s’était attaché jusqu’alors, pensa moins à la changer qu’à l’affermir, et ne s’occupa qu’à retrancher quelques innovations qui commençaient à s’y introduire. Mais son successeur affecta de prendre une voie tout opposée, ensuite le chevalier Edmond Andrews, nommé gouverneur en 1692, fit recevoir tous les statuts et toutes les formalités d’Angleterre. Enfin Nicholson, qui passa en 1698 du gouvernement de Maryland à celui de Virginie, introduisit toutes les ruses de la plus subtile chicane. Les affaires de la colonie sont jugées à présent par deux sortes de cour : celles des comtés, ou les cours particulières, qui sont composées du shérif, de ses officiers subalternes et des jurés ; et la cour générale, ou l’ancienne cour, composée du gouverneur et du conseil. Celle-ci, de laquelle toutes les autres ressortissent, est