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amendes et des confiscations établies par divers actes de l’assemblée ; des épaves et des bêtes égarées, que personne ne réclame ; enfin du droit d’aubaine sur les terres et sur les biens mobiliers de ceux qui ne laissent point de légitime héritier. Tous les deniers qui viennent de ces fonds sont portés aux dépenses publiques, sur l’ordre du gouverneur et du conseil, et les comptes en sont vérifiés par l’assemblée générale. Ils montent annuellement à plus de 3,000 livres sterling. Le fonds extraordinaire, dont l’assemblée se réserve la disposition, vient d’une taxe sur l’entrée des liqueurs, et d’un droit qui se lève sur tous les esclaves, valets et servantes qui arrivent dans le pays. Le premier de ces droits monte par an, à plus de 600 livres sterling, et le produit du second varie suivant le nombre des vaisseaux qui vont à la traite des nègres ; mais on paie constamment 20 schell. pour chaque esclave et 15 pour tout domestique qui n’est pas né Anglais. C’est de ces sommes accumulées qu’on a bâti le capitole de Williamsbourg ; elles sont à la garde du trésorier.

Il y a deux manières de lever de l’argent en Virginie : l’une, qu’on vient d’expliquer, par des droits sur le commerce ; l’autre, qui est une sorte de taille réelle (ou plutôt de capitation) dont il n’y a que les femmes blanches qui soient exceptées, et qui consiste à payer une certaine quantité de tabac. Tous les ans, au temps de la récolte, le shérif de chaque