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interdiction ou par mort, il s’en trouve moins de neuf dans le pays, alors le droit, comme le devoir du gouverneur, est de choisir entre les principaux habitans pour remplir le nombre. Les conseillers doivent l’assister de leurs avis dans les affaires du gouvernement, et s’opposer à ses entreprises, lorsqu’il excède les bornes de sa commission. Ils ont voix délibérative comme lui, nommément pour convoquer l’assemblée générale, pour disposer du trésor public, pour examiner les comptes, pour nommer ou casser les officiers établis par la commission, pour faire des ordonnances, publier des proclamations, donner des terres, faire enregistrer les octrois. Mais ce qui augmente beaucoup la considération du conseil, c’est qu’il compose la chambre haute dans l’assemblée générale, et qu’il s’attribue le droit de rejeter tous les actes de la chambre basse, comme la chambre des pairs dans le parlement d’Angleterre. Les gages du conseil ne montent qu’à trois cent cinquante livres sterling, qui sont distribuées aux conseillers à proportion du nombre auquel ils se trouvent dans les cours et aux assemblées générales : ainsi cette charge est moins une affaire d’intérêt que d’honneur.

Chaque province ou comté envoie deux députés à l’assemblée générale. James-Town et le collége ont le droit particulier d’y en envoyer deux, c’est-à-dire chacun le sien ; ce qui fait le nombre de cinquante-deux. Ils sont convoqués par un ordre qui s’expédie sous le