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seule année jusqu’à cent mille barriques pour la Virginie et le Maryland, et qu’il s’en est consommé quarante mille en Angleterre. Si leurs mémoires sont justes, mon calcul ne peut être accusé d’exagération ; mais je me suis attaché aux lumières les plus certaines ; et, pour n’en laisser aucun doute, il suffit de faire observer combien ce commerce s’est accru dans les autres parties d’Angleterre, comme dans le port de Londres. Depuis plusieurs années, la ville de Liverpool reçoit annuellement, où du moins année commune, cinquante vaisseaux de la baie de Chesapeak. La plupart de nos autres ports en emploient tous les ans huit ou dix à ce commerce, et l’on assure que la ville de Bristol paie annuellement 60,000 livres sterling de droits pour le tabac qu’elle consomme ; ce qui ne paraîtra point sans vraisemblance, s’il est vrai, comme on le dit dans cette ville même, qu’un seul de ses vaisseaux, nommé le Marchand de Bristol, a payé depuis vingt ans entre 8 et 10,000 livres annuelles à la douane, et que fort souvent il est entré tout à la fois dans la Saverne trente et quarante voiles de la Virginie, sans compter les aventuriers qui fraudent la douane. Si les ports extérieurs n’emploient pas moins de cent vaisseaux tous les ans, on conviendra sans peine que Londres peut employer les cent autres ; et tout ce que j’ai dit de la douane et des droits ne peut paraître incertain.

» Mais, outre l’extrême avantage qui nous