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année commune, entre trois ou quatre cent mille livres sterling dans les coffres du roi. Si ce calcul paraît excessif à ceux qui n’en connaissent point le secret, ou qui n’en ont point des idées justes, un peu d’explication le fera trouver modéré. Il est certain, par les registres publics, qu’on frète tous les ans deux cents vaisseaux de tabac dans toute la baie de Chesapeack, où je comprends le Maryland, et que, l’un portant l’autre, ils ne peuvent porter moins de sept cents barriques. C’est en tout soixante-dix-mille, dont je suppose que la moitié se vend et se consomme en Angleterre ; mais les droits, pour ces trente-cinq mille barriques, à ne supposer le poids de chacune que de quatre quintaux, donneront déjà huit livres sterling par barrique, et deux cent quatre-vingt mille pour le total. L’autre moitié, qui s’exporte, ne produira pas plus d’un cinquième de cette somme à l’échiquier, parce qu’elle est à couvert de toutes sortes d’impôts et d’une partie des subsides. Cependant, si l’on accordé seulement cinquante mille livres pour le droit de trente-cinq mille barriques d’exportation, il revient annuellement à la douane trois cent trente mille livres sterling pour les soixante-dix milles barriques. Il n’y aurait que les temps de guerre qui pussent me faire rabattre quelque chose de ce compte. Quelques négocians, qui se prétendent bien informés du commerce de la Virginie, assurent qu’on a quelquefois embarqué dans une