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inutilement en Guiane, auquel ils eurent l’obligation d’un établissement plus solide dans le nord de l’Amérique. C’est lui qui, d’après les courses lointaines faites par le grand navigateur Sébastien Cabot, encouragea ses compatriotes à chercher des terres dans le Nouveau-Monde. C’est par ses soins que se forma, en 1685, une compagnie qui arma deux vaisseaux pour cette expédition. Les capitaines Amydor et Barlow mouillèrent à la baie de Roénok, qui appartient aujourd’hui à la Caroline. Ils reconnurent le pays auquel la reine Élisabeth donna le nom de Virginie ; les uns disent en l’honneur du célibat qu’elle avait gardé ; les autres, pour exprimer le caractère des habitans et la nature du pays, qui n’avait pas encore été cultivé. L’année suivante, Richard Greenwill, associé de Raleigh, arriva sur cette côte avec des forces considérables, et la parcourut l’espace de cent milles. Enfin Raleigh y alla lui-même, et s’assura de la beauté et de la fertilité du terroir. Mais, distrait de ce soin par les affaires où il fut engagé à la cour d’Élisabeth, il perdit de vue sa colonie, qui ne se ranima que vers le commencement du siècle suivant, temps où la compagnie anglaise d’Amérique fonda James-Town, et établit des plantations régulières : bientôt après, on y bâtit le fort Henri, du nom du prince Henri de Galles. Charles 1er régla l’administration : les priviléges et la liberté attirèrent un grand nombre de colons, qui réparèrent les dommages que la colonie avait