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cains du pays, hommes et femmes, sont d’une agilité merveilleuse : on les aperçoit plutôt au sommet des plus grands arbres qu’on ne les y a vus grimper. Ils ont une extrême adresse à tirer de l’arc et à lancer une espèce de javelots qui les rendent plus redoutables à la guerre que leurs macanes ou massues. Enfin ils nagent avec beaucoup de vitesse : les femmes, chargées de leurs enfans qu’elles portent entre leurs bras, passent de grandes rivières à la nage.

Les forêts sont remplies de pins, mais qui ne portent point de fruits ; de chênes, de noyers, de merisiers, de mûriers, de lentisques, de lataniers, de châtaigniers, de cèdres, de cyprès, de lauriers, de palmiers et de vignes ; on y voit aussi des mesliers dont les fruits sont plus gros et meilleurs qu’en France. Mais l’arbre le plus estimé dans ce pays est le sassafras, que les Floridiens nomment palamé ou pavanea. Cet arbre croît sur le bord de la mer et sur les montagnes, mais toujours dans un terrain qui n’est ni trop sec ni trop humide. Lorsqu’il se trouve plusieurs sassafras dans un même lieu, ils jettent une odeur qui diffère peu de celle de la cannelle.

Entre les arbrisseaux du même pays, le plus remarquable est la cassine ou l’apalachine, dont les Américains tirent une liqueur qu’ils aiment beaucoup. Entre les simples, on vante l’apoyomatsi ou patzisiranda, qui est le balisier ou canne d’Inde. C’est ce que les Espagnols nomment chapelet de Sainte-Hélène, et