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que le nombre est grand parmi ces sauvages. Un de leurs usages est d’arracher, comme chez les nations qui sont plus au nord, la peau de la tête de leurs ennemis après les avoir tués ; mais, dans les réjouissances qui suivent la victoire, ce sont les vieilles femmes qui se parent de ces chevelures. Il paraît que le soleil est leur unique divinité, ou du moins tous leurs temples sont consacrés à cet astre ; mais le culte qu’ils lui rendent varie avec les cantons. La polygamie n’est permise, dans la Floride, qu’aux paraoustis ; ils ne donnent même le nom d’épouse qu’à une de leurs femmes : les autres sont de véritables esclaves, et leurs enfans n’ont aucun droit à la succession du père. On rend de grands honneurs à ces chefs pendant leur vie, et de plus grands encore après leur mort. Le lieu de leur sépulture est environné de flèches plantées en terre, et la coupe dont ils se servaient pour boire est placée sur la tombe. Toute l’habitation pleure et jeûne pendant trois jours. La cabane du mort est brûlée avec tout ce qui était à son usage, comme si personne n’était digne de s’en servir après lui : ensuite les femmes se coupent les cheveux, et les sèment sur le tombeau où plusieurs vont tour à tour, pendant six mois, pleurer trois fois chaque jour. Les paraoustis des bourgades voisines viennent aussi rendre en cérémonie les derniers devoirs à leur allié. Presque toute l’éducation qu’on donne aux enfans est de les exercer à la course, sans distinction de sexe. Aussi tous les Améri-