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de métiers. Tout ce qui regarde la parure ou le plaisir ne saurait venir en trop grande quantité, ni être trop bien choisi, trop à la mode, trop riche ou trop cher ; Les toiles et les mousselines, les pierres précieuses, les perruques, les castors, les bas de soie et de laine, les souliers, les bottines, les draps, les étoffes de soie, d’or et d’argent, les galons d’or, les cannes, les tabatières, et toutes les espèces de bijoux, les dentelles les plus fines, les coiffures de femmes, de quelque prix qu’elles soient, la vaisselle d’argent, les montres, les pierreries ; en un mot, tout ce qui peut servir au faste des deux sexes, soit pour leur personne ou pour l’ameublement des maisons, ne demeure jamais aux marchands. Les femmes surtout ne refusent rien à leur vanité, et l’on n’a point d’embarras à craindre pour le paiement de ce qu’elles destinent à leur propre usage. Trouvent-elles leurs maris un peu difficiles, Labat vante le talent qu’elles ont pour les réduire ; et celles qui en ont moins savent en perfection, dit-il, « faire du sucre, de l’indigo ou du cacao de lune, et le donner aux marchands, qui leur gardent religieusement le secret. » On appelle, aux îles, sucre et indigo de lune celui qu’on fait enlever la nuit par des esclaves affidés, et qu’on vend pour payer ce qu’on achète sans la participation des maris ou des pères, auxquels il est inouï qu’on dise jamais, le véritable prix des choses. »

Les livres ont été long-temps la seule mar-