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pendant une partie du jour, de s’éloigner beaucoup des cabanes, et de se hasarder dans des lieux fort difficiles. À midi, nous avions pris plus de deux cents diables, dont nous mangeâmes quelques-uns, et nous partîmes chargés du reste. »

Après ce récit, Labat cherche où les diables se retirent pendant qu’on ne les voit point aux îles, et se rappelle, dit-il, d’avoir lu dans une relation que, depuis le mois de mai jusqu’en septembre, et même en octobre, on voit à la Virginie un oiseau de passage qui leur est tout-à-fait semblable.

Les Antilles produisent différentes sortes de serpens, mais peu venimeux, à l’exception de la Martinique et de Sainte-Lucie, où l’on en trouve de malfaisans : les uns gris, veloutés, et tachetés de noir en plusieurs endroits ; les autres jaunes comme de l’or, et les troisièmes de couleur rousse. Les premiers sont de véritables vipères. Quelques-unes sont plus grosses que le bras, et cette grosseur est égale, jusqu’à deux ou trois pouces de la queue, qui se termine tout d’un coup en pointe par un petit onglet.

Le crocodile à museau effilé est commun dans les eaux de Saint-Domingue. On prend fréquemment des tortues marines. Ces amphibies sont surtout abondantes sur les îlots déserts qui entourent plusieurs îles. L’écaille de l’espèce que l’on appelle caret est la plus estimée dans le commerce.