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ou diablotin, et qui vient s’accoupler, pondre et élever ses petits dans quelques parties de leurs montagnes. Il est à peu près de la grosseur d’une jeune poule. Son plumage est noir ; il a les ailes longues et fortes, les jambes assez courtes, les pieds comme ceux des canards, mais garnis de fortes et longues griffes ; son bec est long d’un pouce et demi, courbé, pointu, extrêmement dur et fort : il a de grands yeux à fleur de tête, qui lui servent admirablement la nuit mais dont il tire si peu d’utilité pendant le jour, qu’il ne peut supporter la lumière ni discerner les objets ; de sorte que, s’il est surpris par le jour hors de sa retraite, il heurte contre tout ce qu’il rencontre, et tombe bientôt à terre.

Les diables vivent du poisson qu’ils prennent la nuit en mer. Après leur pèche, ils retournent aux montagnes, où ils se nichent dans des trous, comme les lapins ; et d’où ils ne sortent qu’à l’entrée de la nuit. Ils crient en volant, comme s’ils s’appelaient ou se répondaient entre eux. Ils commencent à paraître vers la fin de septembre. On les trouve alors deux à deux dans chaque trou. Ils y demeurent jusqu’à la fin de novembre, ensuite ils disparaissent, sans qu’on en voie et qu’on en entende un seul jusqu’au milieu de janvier, qu’ils se font revoir. Mais alors on n’en trouve plus qu’un dans chaque trou jusqu’au mois de mars, qu’on y trouve la mère avec deux petits. Dans ce temps les petits sont couverts d’un