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veut les saisir, ils se renversent quelquefois et présentent leurs mordans ; on le prend alors par les pieds de derrière, où les mordans ne peuvent atteindre ; et, ce qui est encore plus sûr, on les renverse sur le ventre pour les prendre par-dessus le dos. Il faut être prompt, car ils s’écartent peu de leurs trous, ou lorsqu’ils en trouvent d’autres ils s’y retirent fort vite. Une autre manière est de fouiller les trous avec une serpe. On l’emploie pendant le jour, parce qu’il est rare alors de trouver les crabes hors de leurs retraites, ou dans le temps qu’ils changent d’écaille et qu’ils sont cinq ou six semaines sans sortir.

Labat parle d’une quatrième espèce de crabes nommés ciriques, qui ne se trouve aux îles que dans les rivières et sur les rochers qui bordent la mer. Ils sont beaucoup plus plats que les autres ; leur écaille est plus épaisse et plus dure, leurs mordans, quoique plus petits, ne pincent pas moins ; ils ont moins de chair et de graisse que les autres. C’est à leur peu de valeur qu’ils doivent le repos qu’on leur laisse. Il faut que les nègres soient bien affamés pour avoir recours à cette chasse.

La Guadeloupe et la Dominique ont une autre manne qui ne se trouve, suivant Labat, que dans ces deux îles, et qui dispenserait les habitans de tout autre soin pour leur nourriture, s’ils en jouissaient sans interruption ; mais elle ne leur arrive que dans un certain temps de l’année. C’est un oiseau qu’ils nomment diable