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noms qu’ils imposent aux végétaux : le thé de la Martinique, que Labat croit être le même que celui de la Chine, est la capraire biflore ; le jasmin en arbre, le franchipanier, le jasmin odorant de la Jamaïque, le balsamier ; le bois d’Inde est le myrte piment de la Jamaïque, un des plus beaux arbres de ces climats. Au reste, les nouveaux dictionnaires d’histoire naturelle indiquent les noms vulgaires des plantes, et aident par ce moyen à les chercher sous celui qui leur convient. Le tabac avait long-temps formé un objet important de culture dans les îles françaises ; mais l’établissement du monopole en France ruina totalement cette branche d’industrie. Labat avait beaucoup de zèle pour la prospérité des colonies françaises ; il voulait que l’on y cultivât les épiceries des Moluques, qu’on y introduisit les vers à soie et la cochenille, qu’on y tondît les moutons, qu’on y établît les verreries et d’autres branches d’industrie ; plusieurs de ses vœux ont été remplis. On a même porté aux Antilles le manguier et l’arbre à pain.

On mange dans les Antilles plusieurs sortes de pois et de haricots particulières à leur climat ; le fruit du gombo (hibiscus esculentus), nommé guingambo par Labat, entre dans les ragoûts et les potages ; il fait entre autres la base du calalou, qui est composé aussi de morelle noire, d’amaranthe blanche et verte, et assaisonné de poivre-long, de girofle, etc. Les femmes créoles sont surtout très-friandes de ce mets, dont la