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sus se fait comme le dessous, qu’il emboîte avec une justesse à l’épreuve de l’eau. Quelque pluie qu’il fasse, ou quelque quantité d’eau qu’on jette sur ces paniers, on est sûr que ce qu’ils renferment est toujours sec. Les Européens des îles en font autant d’usage que les Caraïbes, depuis qu’ils les ont reconnus également propres, légers et commodes. Ils ne vont pas d’une habitation à l’autre sans un panier dans lequel ils font porter leurs hardes sur la tête d’un nègre, qui n’en est pas fort chargé, ou qui ne l’est du moins que du poids de ce qu’il contient.

Les Caraïbes font ces petits ouvrages, non-seulement pour leurs usages domestiques, mais encore pour les vendre, et pour se procurer en échange des couteaux, des haches, de la rassade, de la toile d’Europe, et surtout de l’eau-de-vie. C’est une observation fort singulière, que souvent ils entreprennent un voyage, dans une saison dangereuse, uniquement pour acheter une bagatelle, telle qu’un couteau ou des grains de verre, et qu’ils donneront alors pour ce qu’ils désirent tout ce qu’ils ont apporté ; au lieu qu’ils n’en donneraient pas la moindre partie pour une boutique entière d’autres marchandises. Outre leurs paniers et d’autres meubles, dont ils se défont suivant leurs besoins ou leur goût, ils apportent aux Européens des perroquets, des lézards, de la volaille, des porcs, des ananas, des bananes, et diverses sortes de coquillages. Leur manière