Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la sienne pour arroser l’arbre, objet de ses soins. Arrivé à la Martinique, Declieu planta le cafeyer dans son habitation ; mais il fut obligé de le surveiller continuellement, car on fit plusieurs tentatives pour le lui enlever. Quand il eut fructifié, il en distribua des graines à divers habitans de l’île, qui substituèrent sa culture à celle du cacaoyer, dont un ouragan venait de les priver. Le cafeyer fut ensuite porté à la Guadeloupe, dans les îles voisines, et à Saint-Domingue ; quelques auteurs disent néanmoins qu’il était naturalisé dans cette île dès 1715.

Le cafeyer est un petit arbre toujours vert, qui croît assez vite, et s’élève à la hauteur de quinze à vingt-cinq pieds. Son tronc droit n’excède pas quatre pouces de diamètre, et pousse d’espace en espace, vers sa partie supérieure, des branches opposées deux à deux, et situées de manière qu’une paire croise l’autre. Elles sont souples, très-ouvertes, presque cylindriques, noueuses par intervalles, et couvertes ainsi que le tronc, d’une écorce fine et grisâtre, qui se gerce en se desséchant ; l’épiderme est blanchâtre. Les branches inférieures s’étendent plus horizontalement que les supérieures. Les feuilles sont entières, sans dentelures ni crénelures, opposées, d’une forme ovale allongée, lisses et luisantes en dessus, pâles en dessous, aiguës au sommet, rétrécies à la base, et portées par de très-courts pétioles ; elles ressemblent à celles du laurier com-