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furent employées à la culture des cannes. On a vu que le premier établissement des Français et des Anglais entre les deux tropiques se rapporte à l’année 1626, et qu’ils ne s’appliquèrent d’abord qu’au tabac, à l’indigo et au coton. Les Anglais commencèrent à faire du sucre à Saint-Christophe et à la Barbade en 1643, et furent bientôt imités par les Français de la première de ces deux îles. Ceux de la Guadeloupe n’en firent qu’en 1648, sous la direction des Hollandais qui s’y réfugièrent du Brésil, et ceux de la Martinique un peu plus tard.

Le café parvint encore plus tard dans les Antilles. Les Hollandais rapportèrent les premiers de Moka à Batavia, puis à Amsterdam, et ensuite à Surinam, vers le commencement du dix-huitième siècle. Quelque temps après, la culture de cet arbre fut introduite à Cayenne par un Français qui en apporta des graines fraîches de la colonie hollandaise vers cette époque. Labat, dans la relation de son voyage, conseille de le cultiver dans les Antilles, où il prévoyait qu’il réussirait aussi bien que la canne à sucre. Ses vœux ne furent exaucés qu’en 1725. Declieu, nommé lieutenant de roi à la Martinique, obtint du Jardin des plantes de Paris un des cafeyers provenant de celui dont les magistrats d’Amsterdam avaient fait don à Louis xiv vers 1700. Pendant la traversée, qui fut longue et pénible, l’eau étant devenue rare, les passagers furent mis à une très-petite ration ; Declieu se priva d’une portion