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dans les terres neuves, surtout lorsqu’elles sont nettes et humides. Cette partie de la culture des cannes est la principale. Sont-elles seules à tirer le suc de la terre, elles croissent et grossissent parfaitement ; mais, lorsqu’elles sont accompagnées d’autres plantes, elles n’acquièrent jamais de grosseur ni de suc. Il faut se garder surtout de laisser grainer les herbes ; dès que les graines peuvent être emportées par le vent, elles infectent une terre entière. En un mot, on ne peut pousser l’attention trop loin pour les cannes, jusqu’à ce qu’elles couvrent la terre autour d’elles, et qu’elles puissent étouffer toutes sortes d’autres plantes. Lorsqu’elles ont été sarclées deux ou trois fois, on les laisse croître en repos jusqu’à l’âge de cinq ou six mois ; et l’on recommence alors le sarclage pour n’y plus penser jusqu’à leur parfaite maturité. Elles n’ont plus d’autres ennemis que les rats, dont on s’efforce de les garantir par diverses sortes de piéges.

Le temps où l’on coupe les cannes varie suivant les colonies ; il est nécessairement subordonné à l’époque de la plantation. Les nœuds, ne mûrissent pas tous à la fois, laissent toujours au cultivateur une latitude de deux ou trois mois pour la récolte. Le colon n’est pas toujours le maître de couper ses cannes au point juste de maturité convenable ; mais si pour avoir hâté ou différé sa récolte, il éprouve quelque perte, cette perte est ordinairement compensée. Une coupe anticipée donne plus de