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nade. Ceux qui veulent épargner le terrain se contentent de laisser un petit sentier de chaque côté de l’ouverture pour visiter le travail et cueillir facilement les pois : ils plantent tout le reste en manioc ou en patates.

Lorsque le terrain est divisé, on l’aligne avec un cordeau pour planter les cannes en lignes droites. Les rangs sont plus ou moins éloignés entre eux, suivant la bonté du fonds : si tout le terrain est d’une égale bonté, on laisse d’un rang à l’autre trois pieds et demi de distance en tous sens. Cette méthode demande plus de temps que si les rangs et les fossés se faisaient sans règle ; mais elle a diverses commodités, telles que de rendre le sarclage plus facile, de faire découvrir de plus loin les serpens, et de donner une vue plus libre au travail des nègres.

L’alignement n’est pas plus tôt achevé, qu’on place les nègres vis-à-vis de chaque ligne. On marque sur le manche de leur houe la distance qu’ils doivent laisser entre les fosses qu’ils ont à faire, et chacun commence le travail. Chaque fosse doit avoir quinze ou vingt pouces de long, la largeur de la houe, qui est de quatre à cinq pouces, et sept à huit pouces de profondeur. À mesure que les nègres qui font les fosses avancent chacun sur sa ligne, quelques jeunes nègres, ou ceux qui ne sont pas capables d’un plus grand travail, les suivent et jettent dans chaque fosse deux morceaux de canne de quinze à dix-huit pouces de long. Ces