Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par quelque propriété particulière. Nous avons déjà décrit le rocouyer, le cotonnier, le cacaoyer et l’indigo ; ainsi nous n’y reviendrons pas. Nous nous bornerons à parler ici de la canne à sucre et du cafeyer.

La canne à sucre ou canamelle est, dit-on, originaire des Indes orientales. Elle fut transportée successivement en Arabie, en Syrie, en Sicile, de là aux Canaries ; enfin, en 1506, à Saint-Domingue. Il n’est cependant pas prouvé qu’elle ne soit pas naturelle au nouveau continent, car on en voit dans plusieurs pays de la zone torride.

Cette plante, de la famille des graminées, ressemble à un grand roseau ; sa racine est rampante, genouillée, fibreuse, pleine de suc ; elle pousse plusieurs tiges, hautes de dix à douze pieds, articulées, lisses, luisantes, d’un pouce ou d’un pouce et demi de diamètre, et garnies de nœuds écartés les uns des autres de trois ou quatre pouces. On compte ordinairement quarante à soixante nœuds sur une tige, quelquefois davantage ; chacun d’eux présente intérieurement une cloison ; leur surface présente : 1o. de petits points disposés circulairement en quinconce, sur deux ou trois rangs, lesquels, en se développant dans la terre, forment des racines ; 2o. un bouton plus gros qu’une lentille et terminé en pointe, qui renferme le germe d’une canne nouvelle. De tous ces nœuds partent des feuilles, qui tombent à mesure que la canne mûrit ; ces feuilles s’é-