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nos artisans. Il s’en fait de trois pieds de long sur dix-huit à vingt pouces de large et d’autres d’environ huit ou dix pouces de long, sur une largeur proportionnée. La hauteur n’excède pas neuf à dix pouces dans les plus grands ; mais elle dépend de l’usage auquel ils sont destinés. Le fond est plat, les côtés tout-à-fait droits et perpendiculaires au fond. Le dessus ou le couvercle est de la même figure que le dessous, où il s’enchâsse très-juste : sa hauteur est moindre d’un tiers que celle de dessous. C’est dans ces paniers que les Caraïbes renferment tous leurs petits meubles et leurs ajustemens, surtout dans leurs voyages de mer : ils les attachent contre le bord de leurs pirogues, afin qu’il ne se perde rien lorsqu’elles viennent à tourner ; ce qui n’est pas rare dans leur navigation.

Ce sont des roseaux, ou des queues de latanier, que les Caraïbes emploient pour faire des paniers, des matatous, des hottes, qu’ils nomment catolis, et d’autres meubles de cette nature. Le roseau fait des ouvrages plus fermes, et qui durent plus long-temps ; mais le latanier se travaille mieux. C’est une espèce de palmiste, dont les branches portent à leur extrémité une feuille plissée, qui, venant à s’épanouir, se partage en plusieurs pointes, comme une étoile à plusieurs rayons. On divise les côtes ou les queues en plusieurs parties, dans toute leur longueur. Une écaille de moule, dont on gratte le dedans, suffit pour ôter la