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belles rivières. La population s’est beaucoup accrue depuis vingt-cinq ans par les malheurs de Saint-Domingue. On y compte à présent 140,000 habitans, dont 18,000 esclaves. Le gouvernement espagnol accorde des encouragemens aux colons qui viennent s’y établir, quand ils sont de la religion catholique romaine. Les restrictions auxquelles le commerce était soumis autrefois donnaient lieu à une contrebande considérable ; il a été rendu libre moyennant des droits modérés.

San-Juan de Puerto-Rico, la capitale, est bâtie sur une petite île jointe à la côte septentrionale par une longue chaussée. Son port est excellent : elle a 8,000 habitans. L’île a d’autres bons ports et plusieurs villes. Elle exporte du sucre, du café, du coton, du riz, du maïs, des cuirs, du bois de construction, etc., enfin des mulets et du bétail. On ne s’occupe plus des mines d’or, qui engagèrent les Espagnols à s’y établir.

La partie espagnole de Saint-Domingue avait été cédée à la France en 1795 ; elle retourna sous le pouvoir de ses anciens maîtres en 1814. Elle renferme 104,000 habitans, sur lesquels il y a 10,000 hommes de couleur libres, et seulement 30,000 nègres esclaves. Des forêts immenses couvrent les montagnes ; la coupe des bois, l’entretien des bestiaux, quelques plantations de cacao et un petit nombre de sucreries occupent la population, qui n’a jamais été très-industrieuse. En ce moment elle vit