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du sud-est au nord-ouest ; sa largeur moyenne de quatre. Elle est extrêmement aride, n’ayant qu’un seul puits, et dépend des pluies pour que ses citernes puissent s’emplir d’eau. L’industrie des Hollandais l’a rendue féconde en sucre, tabac, coton, manioc, maïs. Ils y récoltent aussi beaucoup de sel, dont ils approvisionnent les îles anglaises et le continent espagnol. La population de l’île se compose de 2,800 blancs, 4,200 hommes de couleur libres et 5,400 nègres esclaves. Willemstadt, la capitale, est une belle ville ; les rues sont propres et bien alignées, les maisons construites avec soin et commodément distribuées. Les magasins sont vastes et bien fournis. Curaçao fait avec le continent espagnol un grand commerce de marchandises d’Europe. C’est le rendez-vous général de la navigation de ces mers.

Bonair et Aruba, petites îles voisines, sont entièrement employées en pâturages. On fait aussi du sel dans la première, et l’on tire du bois de charpente de la seconde.

Les petites îles de Sainte-Croix, Saint-Thomas et Saint-Jean dans l’archipel des Vierges, appartiennent aux Danois. La première, qui a dix lieues de long sur trois de largeur, a successivement passé des Espagnols aux Anglais et de ceux-ci aux Hollandais. Elle fut achetée en 1651 pour les chevaliers de Malte ; ils la vendirent en 1684 à la compagnie française des Indes occidentales, qui la céda au Danemarck en 1696. Elle est un peu montueuse,