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Saint-Eustache n’a que deux lieues de long sur une de large. Cette île, située à trois lieues au nord-ouest de Saint-Christophe, est formée de deux montagnes séparées par un vallon très-resserré. Le sommet oriental présente un ancien cratère de volcan. C’est sur les flancs des montagnes que les cultures sont établies. L’île, dépourvue de port et bordée de rochers, n’a qu’une seule rade, et est très-bien fortifiée ; quoiqu’elle manque de sources, on y cultive du tabac et un peu de sucre, et on en exporte du bétail, du maïs et diverses provisions. On y compte 3,000 blancs et 1,500 nègres.

Saba, rocher de quatre lieues de tour au nord-ouest de Saint-Eustache, est entouré de hauts-fonds qui ne permettent qu’aux chaloupes d’en approcher. Après avoir débarqué sur la plage, il faut gravir le rocher par un chemin très-raide et bordé de précipices. Au sommet s’étend une plaine bien cultivée en indigo et en denrées comestibles. Les habitans fabriquent du fil d’agave, des bas de coton et des souliers. La population est de 300 hommes libres et 150 esclaves.

Nous avons vu précédemment quelles étaient les productions de Saint-Martin. Ses côtes sont coupées de baies et d’étangs. Elle renferme 4,100 habitans.

Curaçao, une des îles sous le vent, est à seize lieues au nord du cap Romaio, sur la côte de Caracas. Sa longueur est de vingt lieues