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sur une chaise de quelque hauteur. En s’y mettant, on doit observer d’étendre une main pour l’ouvrir, sans quoi l’on ne manque point de faire la culbute. Il ne faut pas s’y étendre de son long, de sorte que la tête et les pieds soient sur une ligne droite qui suive la longueur du hamac ; cette situation serait incommode pour les reins, mais on s’y couche diagonalement ; les pieds vers un coin, et la tête vers le coin opposé ; alors il tient lieu d’un bon matelas. On peut s’y remuer à son aise, s’étendre autant qu’on le veut, et se couvrir même d’une moitié de hamac. Si l’on veut se tourner d’un côté à l’autre, il faut commencer par mettre les pieds à l’autre coin, et, tournant le corps, on se trouve sur l’autre diagonale. La commodité de ces lits est qu’on peut les porter partout avec soi, qu’on y dort plus au frais, qu’on n’a besoin ni de couverture, ni de linceuls, ni d’oreillers, et qu’ils n’embarrassent point une chambre, parce qu’on peut les plier lorsqu’on cesse d’en avoir besoin : deux crampons de fer suffisent pour les tendre. Labat en obtint un d’un Caraïbe, qui, après avoir servi dix ans, et passé une infinité de fois à la lessive, n’était pas plus usé ni plus décoloré que le premier jour.

On ne vante pas moins une espèce de corbeilles qui sont l’ouvrage des hommes de cette nation, et que les Européens ont rendues célèbres sous le nom de paniers des Caraïbes. Labat en étudia la fabrique pour l’utilité de