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que ; car les créoles parlent tous la langue anglaise, et sont exercés eux-mêmes à l’usage des armes ; mais il n’y a rien à craindre d’eux.

Le docteur Towns assure que les nègres ont le sang aussi noir que la peau, « J’en ai vu saigner, dit-il, plus de vingt, malades et en santé, et j’ai toujours remarqué que la superficie de leur sang est d’abord aussi noire qu’elle l’est au sang des Européens lorsqu’il est conservé quelques heures : d’où ce docteur croit pouvoir conclure que la noirceur est naturelle aux nègres et ne vient point de l’ardeur extrême du soleil, surtout, ajoute-t-il, si l’on considère que d’autres créatures qui vivent dans le même climat ont le sang aussi vermeil qu’on l’a communément en Europe. Ces idées ont été communiquées à la société royale de Londres ; mais, quelque jugement qu’elle en ait porté, un autre voyageur assure à son tour que, de mille nègres dont il a vu le sang à la Barbade, il ne s’en est pas trouve un dans lequel il fût différent de celui des Européens. Le même écrivain rapporte l’exemple d’un nègre du colonel Bilcomb, qui, s’étant brûlé dans plusieurs parties du corps en maniant une chaudière de sucre, reprit une peau blanche aux mêmes endroits, et d’une blancheur qui gagna peu à peu les autres parties, jusqu’à le rendre partout aussi blanc que les Anglais. Cette nouvelle peau était si tendre, qu’il s’y élevait des pustules au soleil. Le maître, étonné d’un changement de