Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tambours ; après quoi, ils font marcher les quatre couples de chevaux attachés aux quatre bras, laissant filer la corde qui attache les mains, à mesure que les pieds et le reste du corps passent entre les tambours, qui les écrasent fort lentement. Je ne sais, ajoute Labat, si l’on peut inventer un supplice plus affreux. »

La nourriture des nègres est fort grossière, et ne les contente pas moins : peut-être n’en ont-ils pas de meilleure dans leur pays natal. Leur plus délicieux mets est la banane, qu’ils aiment indistinctement rôtie ou bouillie. On leur donne trois fois chaque semaine du poisson ou du porc salé. Ils ont du pain de maïs, de la production du pays, ou transporté de la Caroline ; mais ils ne l’ont point en abondance. Chaque famille a sa cabane pour les hommes, les femmes et les enfans. Ces petits édifices sont composés de perches et couverts de feuilles ; ce qui donne à chaque plantation l’apparence d’une bourgade d’Afrique, au milieu de laquelle on voit la maison du maître qui s’élève comme le palais d’un souverain. Autour de chaque cabane il y a un fort petit terrain, où les nègres trouvent le temps de planter de la cassave, des patates et des ignames. Ils ont une autre espèce de nourriture, qu’ils nomment loblolly, composée de maïs, dont ils se contentent de griller les épis, et de les briser dans un mortier pour les faire cuire à l’eau avec un peu de sel en consistance de bouillie. C’est un mets que les domestiques blancs ne rejet-