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proprement, et leurs femmes sont passionnées pour les modes de l’Europe. La plupart des hommes, ayant reçu leur éducation à Londres, en conservent fidèlement les usages, et sont plus polis, si l’on en croit un voyageur de leur nation, qu’on ne l’est ordinairement dans les provinces d’Angleterre. Mais on les accuse de prendre dans cette capitale un esprit intéressé, qui les rend moins généreux que dans les premiers temps de la colonie. L’hospitalité, qui était alors la première vertu de l’île, y est aujourd’hui peu connue. Anciennement toutes les maisons étaient ouvertes aux étrangers, et le moindre habitant prenait plaisir à traiter ses voisins ; aujourd’hui, pour employer l’expression anglaise, chacun, à l’exemple des habitans de Londres, garde pour soi ce qu’il a de bon. On attribue ce changement aux factions qui ont long-temps divisé la colonie.

» Leurs alimens sont, comme en Angleterre, tout ce qu’on nomme viande de boucherie, dont la chaleur du climat ne les empêche point de manger beaucoup ; diverses sortes de volaille, qu’ils nourrissent en abondance, et le poisson de mer. Ils tirent d’Angleterre tout ce qui sert à l’assaisonnement, comme les épices, les anchois, les olives, les jambons, etc. Leur pâtisserie ne se fait aussi qu’avec de la farine d’Angleterre. Mais ils n’ont pas besoin de chercher hors de l’île de quoi composer le plus élégant dessert. On ne se lasse point de vanter l’excellence et la variété de leurs fruits. Ils ont