Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

« Les habitans de la Barbade sont distingués en trois ordres : les maîtres, qui sont Anglais, Écossais ou Irlandais, avec quelque mélange de Français réfugiés, de Hollandais et de Juifs ; les domestiques blancs et les esclaves. On distingue aussi deux sortes de domestiques : ceux qui se louent pour un service borné, et ceux qu’on achète, entre lesquels on fait encore la distinction de ceux qui se vendent eux-mêmes, pour quelques années, et de ceux que leurs crimes font transporter. On a dédaigné longtemps, à la Barbade, d’employer cette dernière espèce d’hommes, jusqu’aux fâcheuses conjonctures où la guerre et les maladies en ont fait sentir la nécessité. À l’égard des premiers, quantité d’honnêtes pauvres, que la misère avait forcés à la servitude, ont tiré tant d’avantages de leur travail et de leur probité, qu’après l’expiration de leur terme, on les a vus maîtres de quelque bonne plantation et créateurs d’une heureuse famille.

» Les maîtres, quoique moins fastueux qu’à la Jamaïque, vivent dans leurs plantations avec un air de grandeur. Ils ont leurs esclaves domestiques, et d’autres pour leur travail des champs. Leurs tables sont servies avec autant d’abondance que de propreté. Chacun a diverses sortes de voitures, des chevaux, une livrée ; les plus riches entretiennent de belles barques pour se promener autour de l’île, et des chaloupes, qui servent à transporter leurs marchandises à Bridge-Town. Ils sont vêtus