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ment comme de la plupart des autres colonies de l’Europe, dont on doit l’origine à l’indigence de leurs premiers habitans, qui n’y portaient que du chagrin et de la misère. Pour former une plantation à la Barbade, il fallait un fonds considérable. On n’allait pas s’y établir pour commencer sa fortune, mais pour achever de s’y enrichir ; surtout il n’était pas question d’y chercher la liberté de conscience ; aussi ne vit-on pas l’île peuplée de puritains comme la Nouvelle Angleterre et quelques autres colonies anglaises. La plus grande partie des anciens colons étaient partisans de l’église anglicane, et ce que les Anglais nommaient alors des royalistes. Si l’on y souffrit quelques parlementaires, ce fut à condition d’y vivre paisiblement ; et pendant long-temps il y eut des amendes établies pour ceux qui faisaient aux autres quelques reproches offensans. Cependant la bonne intelligence ne se soutint point après la mort du roi ; et malgré les royalistes, qui reconnurent d’abord Charles ii, une flotte de l’usurpateur vint faire triompher les parlementaires. Enfin la famille royale étant remontée sur le trône, Charles ii acheta la propriété de la Barbade des héritiers du comte de Carlisle, en leur y laissant un revenu annuel de 1,000 livres sterling, et ses successeurs ont continué d’en jouir depuis avec tous les droits de l’autorité suprême.

Bridge-Town, capitale de la Barbade, est située à 13° 5′ de latitude septentrionale, et à