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ne demeura pas, dit-il, sans adorateurs. Un domestique blanc de son maître en eut un enfant ; et lorsqu’elle fut près de le mettre au monde, elle se retira seule dans un bois, d’où elle revint, trois heures près avec le fruit de ses amours, qu’elle portait gaiement dans ses bras, et qui promettait d’être quelque jour d’aussi belle taille que sa mère. Les esclaves américains n’étaient pas en assez grand nombre pour entreprendre de la venger ; mais ils avaient trouvé le moyen de communiquer leur ressentiment aux nègres. »

Le même voyageur assure qu’en 1650 on comptait déjà 50,000 habitans dans la colonie ; qu’on y voyait des habitations qui pouvaient porter le nom de villes, divisées en plusieurs grandes rues, dont la plupart étaient bordées de belles maisons ; qu’on aurait pris même l’île entière pour une grande cité, parce que les édifices y étaient à peu de distance les uns des autres ; qu’il y avait des foires et des marchés, que les boutiques y étaient remplies de toutes sortes de marchandises, et que, dans la manière de bâtir comme dans les usages, on affectait de se conformer aux modes de Londres.

Ces progrès dans l’espace de vingt ans causent de l’admiration ; mais on nous fait remarquer aussi qu’il n’en a pas été de cet établisse-

    a fourni le sujet de la jeune Indienne, pièce dont l’intrigue est un peu faible, mais dont le fond est intéressant et le style élégant et naturel.