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de la douceur qu’il doit avoir, il était maigre, et ne pouvait se garder. Ce n’étaient que des moscouades humides, crasseuses et si mal purifiées, qu’elles étaient rejetées des marchands. Mais, avant notre départ, on était devenu si expert, qu’on entendait la manière de les cuire, de les purifier et de les blanchir. » Ce progrès du savoir et de l’industrie, dans l’espace de trois ans, fit changer tout d’un coup la face de l’île. On en peut juger par la vente d’une habitation de cinq cents acres, qui s’était donnée auparavant pour 400 livres sterling, et dont une seule moitié fut vendue ensuite 7,000.

La colonie reçut aussi de grands accroissemens pendant les guerres civiles d’Angleterre par l’arrivée de quantité de familles qui vinrent y chercher un asile contre les persécutions du parti qu’elles avaient refusé d’embrasser. On fit attention alors que l’île était sans dépense, et l’on se hâta d’élever quelques redoutes sur les côtes, dans les lieux où elles n’étaient pas naturellement fortifiées.

Ce fut alors que la colonie, se voyant tranquille, établit un conseil pour l’administration de la justice. On bâtit des églises et d’autres édifices publics. Un commerce qui commençait à s’étendre dans toutes les parties du monde donna tant de facilité pour s’enrichir, qu’un habitant, nommé Drax, sollicité de retourner à Londres par les parens qu’il y avait laissés, promit de les satisfaire lorsqu’il aurait