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que les Caraïbes, qui ont toujours été en possession de cette île, se hasardent facilement à naviguer vers tous les lieux qu’ils peuvent apercevoir, et où ils peuvent arriver avant la nuit, après s’être embarqués de fort grand matin.

La nouvelle colonie tomba bientôt dans un si grand embarras, qu’elle se vit forcée d’abandonner ses établissemens, ou de se soumettre au comte de Carlisle, un des favoris de Jacques 1er. Ce seigneur, ayant obtenu du roi la propriété de l’île, en vendit les terres à tous ceux qu’il trouva disposés à s’y transporter, ou confirma dans leur possession ceux qui voulurent la tenir de lui. Les premiers habitans s’étaient établis au fond de la baie où Bridge-Town existe aujourd’hui, et le long du même rivage ; de sorte que toutes les autres parties de l’île étaient encore à peupler. Elle furent bientôt reconnues ; et l’agrément du pays y attira tant de monde, qu’on n’a point d’exemple d’une colonie dont la formation ait jamais été si prompte ; mais on regrette beaucoup que le malheur de Bridge-Town, causé en 1666 par un incendie qui ruina presque entièrement cette ville, ait entraîné la perte de tous les actes publics de la colonie. Le gouvernement de l’île ayant été plus de trente ans entre les mains du seigneur propriétaire, ces monumens n’étaient pas venus aux archives de Londres.

Après les travaux nécessaires à la subsistance