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laissa les troupes dans la forteresse pour aller s’établir assez loin. Les sauvages le surprirent dans sa maison, et l’y massacrèrent.

Hacquet, qui lui succéda, fut tué par les mêmes sauvages en 1656. Il eut pour successeur un Parisien, nommé Le Brun, fort brave, et d’une naissance sans reproche, mais qui, s’étant engagé pour les îles, avait porté la livrée du général. Cette tache le rendit odieux aux soldats. Ils se révoltèrent jusqu’à vouloir le tuer ; et, l’ayant forcé de se cacher dans les bois, ils se saisirent d’une barque dans laquelle ils passèrent chez les Espagnols. Du Parquet n’espéra point de guérir l’aversion des troupes pour un homme quelles méprisaient. Il envoya, pour commander à Sainte-Lucie, un autre officier, nommé du Coutis, avec quarante hommes, tant habitans que soldats. Du Coutis fut rappelé quelques mois après, et le chevalier d’Aigremont, d’un mérite aussi distingué que sa naissance, fut nommé gouverneur à la fin de 1637.

À peine eut-il pris possession de son emploi, qu’il fut attaqué par les Anglais. Il les força de se rembarquer, avec perte de leur artillerie et de leurs munitions. Ensuite il continua de gouverner paisiblement sa colonie, qui fit de nouveaux progrès jusqu’à sa mort. Les Caraïbes, avec lesquels il vivait trop familièrement, l’assassinèrent, deux ans après, d’un coup de couteau dans la poitrine. Son successeur fut Vauderoque, oncle et tuteur des en-