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lomb un dimanche, ce qui lui valut le nom qu’elle porte. Elle est âpre et montagneuse dans le centre ; on y voit de belles vallées arrosées par des rivières assez considérables. Les côtes offrent de bonnes rades ; on y cultive principalement le café : on en exporte aussi du cacao, un peu de sucre et de rhum. Quelques montagnes sont encore fumantes, et l’on en tire du soufre. Il s’y trouve plusieurs sources minérales, dont quelques-unes sont très-chaudes. La capitale de l’île est le Loseau, situé par 15° 18′ nord, et 62° 52′ à l’ouest de Paris. La Dominique est peuplée de 24,000 nègres esclaves, 1,500 blancs et hommes de couleur libres, et quelques familles de Caraïbes.

Saint-Lucie ou Alousie est à neuf lieues au sud de la Martinique, elle a onze lieues de long sur quatre de large. Le sol y est excellent ; les montagnes escarpées qui en occupent la partie orientale, ou la cabasterre, offrent des traces de volcans. La soufrière est le cratère d’un volcan qui fume encore : tout auprès s’élèvent deux pitons semblables à des obélisques verdoyans. Plusieurs rivières et des ruisseaux descendent de ces montagnes, et vont serpenter dans de belles plaines : des eaux stagnantes le long des côtes en rendent l’air malsain. L’île a plusieurs bons ports : le Carénage ou Castries au nord-ouest, peut contenir plus de trente vaisseaux de ligne.

Il paraît qu’avant l’an 1687 ou 38, ni les Français ni les Anglais n’avaient songé à s’éta-