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est située au nord-est de Montserrat, et à 17° 30′ de latitude nord, et à 64° 20′ de longitude à l’ouest de Paris. Les Anglais s’y sont établis presque aussitôt que dans leurs autres îles sous le vent. Elle a six lieues de longueur sur quatre de largeur. Le sol en est plus bas et plus uni que celui des îles voisines, bien boisé et arrosé de plusieurs sources. On y compte 1,500 habitans. Bornés au soin d’élever des bestiaux et de la volaille, et de récolter du maïs, des fruits et de l’indigo, ils voient sans jalousie les richesses que le commerce du sucre procure aux autres îles, et n’y participent qu’en portant leurs provisions aux marchés les plus voisins. La propriété de la Barboude appartient à la famille Codrington, ainsi que celle de l’île suivante.

C’est à sa figure qu’Anguilla doit son nom. Elle n’est composée que d’une langue de terre assez longue, mais étroite, qui, se courbant en plusieurs endroits vers l’île Saint-Martin, d’où elle s’approche assez pour en être vue, ne représente pas mal la forme d’un serpent ou d’une anguille. Sa situation est à 18° 12′ nord, et à 65° 32′ de longitude à l’ouest de Paris ; elle est unie, assez riche en bois, fertile en maïs, en sucre, en coton et en tabac. Ses premiers habitans furent des Anglais, qui, s’y étant établis en 1650, ne pensèrent qu’à nourrir des bestiaux et qu’à tirer un peu de blé de leurs terres. Ils choisirent pour leur établissement le milieu de l’île, proche d’un étang, à l’endroit de sa plus grande largeur. La popu-