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sidérables, que vingt ans après on y comptait environ 4,000 habitans, qui tiraient leur subsistance de la culture du sucre. Jusqu’à la mort du chevalier Warner, ils n’eurent point d’autre gouverneur ; mais on trouve ensuite à la tête de l’île un homme d’un mérite rare, qui y fit régner également l’abondance, l’ordre et la piété, et dont l’administration est encore proposée pour modèle. L’irréligion, la débauche et l’excès du luxe étaient punis à Nevis comme des crimes capitaux. Dans un si petit espace on vit s’élever, non-seulement de belles plantations, mais une bonne ville sous le nom de Charles-Town, trois églises, où le service divin se célébrait d’une manière édifiante, et plusieurs forts pour la défense de l’île. Les maisons étaient grandes et commodes, les boutiques bien fournies, les denrées abondantes ; enfin rien ne paraissait manquer au bonheur des habitans.

Le climat de l’île de Nevis est fort chaud, mais le terroir en est très-fertile, surtout dans les vallées. À mesure qu’on approche de la montagne, il devient pierreux, et la valeur des plantations y diminue beaucoup ; cependant leurs plus grands ennemis sont les pluies et les ouragans. L’île fournit du sucre, du tabac, du coton et du gingembre. On y compte 10,000 nègres esclaves et 1,000 blancs ou hommes de couleur libres.

La Barboude, qu’une ignorance grossière a fait quelquefois confondre avec la Barbade,