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Montserrat, seize ans après la formation de la colonie, avec une seule batterie pour la défense des côtes, et quelques pièces de canon démontées, sur les lieux les plus exposés à l’évasion.

Le climat, le terroir, les animaux, le commerce et les productions de cette île sont peu différens de ceux des îles voisines, excepté qu’à proportion de son étendue elle contient plus de montagnes, la plupart couvertes de cèdres et d’autres arbres que en rende la perspective agréable. Les vallées sont fertiles, beaucoup mieux arrosées que celles d’Antigoa. Ce ne fut que vers la fin du dix-septième siècle que le nombre et les richesses des habitans s’étant fort accrus, ils se bâtirent des maisons plus commodes, et une très-belle église, lambrissée de bois précieux, qu’ils n’eurent pas besoin de chercher hors de l’île. Un horrible tremblement de terre y causa beaucoup de perte en 1692 ; mais ce malheur fut si tôt réparé, que l’année suivante l’île avait assez de plantations pour occuper huit mille nègres.

Les guerres du dix-huitième siècle attirèrent aux îles anglaises des ennemis qui leur firent essuyer long-temps leurs ravages. Montserrat fut attaqué par les escadres françaises, qui soumirent l’île entière. Rendue aux Anglais, les fruits de la paix s’y firent bientôt sentir. Les plus grands désastres que la colonie de Montserrat ait essuyés d’ailleurs sont les ouragans, surtout celui de l’année 1733, dont on n’avait jamais rien vu d’approchant. La sé-